Si Contraluz n’avait qu’un conseil à vous donner:
Allez voir Liebestod, de et par Angélica Liddell, jusqu’au 14 juillet.
C’est LE spectacle du Festival!
Attention aux personnes sensibles…
Ce spectacle a lieu à Opéra confluence dans le cadre du IN d’Avignon : LE SITE DU FESTIVAL
Rencontre exclusive et chaleureuse avec la très intense et intègre créatrice de «Liebestod», qui transcende sur scène son désir de mort et sacrifie les convenances à l’autel de son art :
Angélica Liddell : «Je suis un médium»
En faisant se rencontrer la figure du révolutionnaire toréro andalou Juan Belmonte et la musique de Richard Wagner, Angélica Liddell donne voix aux origines de son théâtre, à ce qu’elle nomme « une histoire du théâtre qui est l’histoire de mes racines et l’histoire de mes abîmes ». Plus qu’un art, la tauromachie était pour Juan Belmonte un exercice spirituel, portant les émotions dans un espace infini, dans une éternité. C’est une recherche incessante de la beauté tragique qui est à l’œuvre dans Liebestod, une tentative de communiquer directement avec le sacré, aussi bien dans la pratique du toréro que sur le plateau de Angélica Liddell. « Je cherche l’instant sublime, la transfiguration, l’enthousiasme débordant, l’éclat et la lumière, ce transport lyrique qui a lieu quand on aime ». Liebestod raconte ainsi bien plus qu’une épopée de la tauromachie, le spectacle devient une offrande, « c’est l’œuvre d’une femme amoureuse, et mortelle. C’est aussi une immolation ».
Juan Belmonte (1892-1962), le « bègue divin » originaire du quartier Triana de Séville, est considéré comme le créateur du toreo spirituel. Il vit obsédé par la mort de Joselito à l’arène. Sa phrase « On torée comme on est » résume sa philosophie. Son suicide nous parle de ce « Ne plus pouvoir vivre » qu’Emil Cioran décrit dans Sur les cimes du désespoir.
Titre du final de l’opéra Tristan und Isolde créé en 1865 par Richard Wagner, Liebestod signifie littéralement « mort d’amour ». Le compositeur met en musique sa propre réécriture poétique de la légende médiévale celtique. Le mot liebestod se réfère au thème de l’érotisme de la mort ou de « l’amour à mort », invoquant l’idée que la consommation de l’amour du couple se fait dans la mort ou même après celle-ci.
Liebestod – El Olor a sangre no se me quita de los ojos – Juan Belmonte – Histoire(s) du théâtre III de Angélica Liddell est publié aux éditions Les Solitaires Intempestifs