« Ma Famille » de Carlos Liscano … 10 ans déjà à Contraluz

L’histoire

Dans un pays « imaginaire » l’usage veut que les êtres humains puissent être vendus et achetés, comme n’importe quelle marchandise. Ainsi, au sein d’une même famille, les parents en difficulté financière ou en simple gêne passagère, n’hésitent pas à vendre leurs enfants ; mais cela n’empêche pas les sentiments, d’autant plus que les liens familiaux ne sont pas rompus : l’enfant vendu revient régulièrement rendre visite à ses parents, le dimanche ou pour une fête particulière.

Il arrive même que les parents rachètent leur enfant et qu’ils soient obligés pour cela, d’en vendre un autre. Ma famille conte l’histoire d’une de ces familles « comme les autres ».

Au-delà de l’histoire…

Ma famille est l’œuvre d’un auteur latino-américain, profondément ancré dans notre temps; dans un certain espace et dans une culture. Liscano, dont son pays d’origine est l’Uruguay, mais dont l’œuvre dépasse largement le cadre d’un continent, baigne dans la réalité du monde où il est né. Il est un acteur et un des témoins privilégiés de lʼhistoire latino-américaine.

Par ailleurs, Carlos Liscano n’échappe pas au réalisme-merveilleux. Dans Ma famille, où le fantastique et l’absurde font irruption, ce qu’il y a de plus normal, il s’agit de l’approche sous l’angle de l’ironie et de la dérision, d’un sujet à priori horrible : la vente des enfants ; il y a du Swifft là-dedans. Mais là où Jonathan Swifft proposait de dévorer les enfants en cas de disette, Liscano propose seulement de les vendre, en cas de besoin. Nous entrons tout à coup dans un monde hyper logique et donc hyper absurde, où le commerce (la vente, l’achat, le rachat donc la spéculation…) des êtres humains constitue la norme …..

Avignon OFF en 2019

« Ma Famille » au coin de la Lune, rue Buffon à 14h20 :
Ma famille, une pièce de Carlos Liscano, auteur Uruguayen, traduite par Françoise Thanas et mise en scène par Ariane Dumont-Lewi.
Quatre comédiens-musiciens, leurs instruments (violon, violoncelle, accordéon) et leurs chansons (yiddish, tziganes, catalanes, russes… ), entraînent le spectateur dans un tourbillon de folie ….